26/01/2013
Journal désinvolte de Luc-Olivier d'Algange 4
"Avoir de la culture" - formule qui tombe de la bouche de ceux qui, généralement, n'en n'ont pas. Le mot culture est devenu presque inutilisable, sauf à raviver son étymologie végétale. Laissons à leurs illusions sociologiques ceux qui lisent pour "se cultiver". Seules importent les oeuvres, ces rencontres manquées ou décisives. J'aime un livre, j'entre en conversation avec un esprit. Celui-ci m'enchante, m'irrite ou m'éclaire; il me fait entrer dans un monde, il change ma perception du temps. Quelle insulte faite à ce présent magnifique si je ne le lisais que pour "l'avoir lu", pour "avoir de la culture" !
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Si peu de gens savent lire parce que si peu de gens savent céder la parole. Devise du Moderne: " A quoi bon s'intéresser à telle oeuvre d'il y a un ou vingt siècles: l'auteur ne pensera jamais rien de nous, nous lui sommes, tard venus, à jamais indifférents"
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Il faut, souvent, quelques décennies pour apprendre à lire, c'est-à-dire à ne plus seulement compulser, piller ou utiliser un écrit à des fins dérisoires, journalistiques, universitaires ou idéologiques. Quelques décennies pour retrouver le juste plaisir que nous avions, enfants, à lire les aventures d'Arsène Lupin ou Les Voyages extraordinaires.
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25/01/2013
Le journal désinvolte de Luc-Olivier d'Algange, 3
Fausseté ou obsolescence des théories bourdieusiennes: la haute culture européenne est désormais l'apanage des castes dominées, expropriées, insultées. Le plus fervent, le plus lumineux lecteur de Homère est un gueux.
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" Travailler plus". Mais si le travail n'est plus qu'une activité forcée et machinale ? Faut-il aller encore plus loin dans ce déni de l'otium, dans ce renoncement à la contemplation et à l'action ? Jusqu'à quelle limite de tristesse et de néant ? N'étant pas salarié, vaquant à ma guise, soumis aux seules disciplines que j'invente, offert au grand air, aux rencontres, aux lectures, je me heurte aux vengeurs, aux moralisateurs qui, hypnotisés toutes la journée devant leurs écrans peuplés de statistiques, me disent que je ne sais rien de la "vraie vie". Inutile d'aggraver mon cas en cherchant à les en dissuader !
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Le perfectionnisme du Moderne. Son incapacité physiologique à supporter le contretemps, l'usure du temps; son goût du lisse, du neuf, de l'inodore et de l'incolore. Il voudrait que sa vie soit aussi surprenante que la mort (telle qu'il l'imagine dans son agnosticisme confortable). Par absence du sens des nuances, le Moderne vit dans l'alternative de l'ordre policier et du désordre établi. Il ne comprend pas que certaines choses doivent être laissées au désordre, qui est leur ordre naturel, et que d'autres s'ordonnent naturellement par le haut, c'est-à-dire par la Surnature, en décantations et gradations successives.
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Le "Journal désinvolte" de Luc-Olivier d'Algange
Dans le monde tel qu'il va, à ce moment particulier de la rotation des castes, nos plus belles vertus se retournent contre nous. Celui qui a confiance sera trahi; le généreux sera dépouillé; l'homme poli sera insulté; le magnanime sera la proie des cupides et des mesquins; l'équanime sera attaqué par des nuées d'hystériques; le courageux servira de chair à canon; le fort sera agenouillé par la coalition des faibles. Les beaux mouvements de l'âme n'en perdent pas pour autant leur raison d'être qui sera la raison d'être de ceux qu'ils animent, leur vérité ontologique, leur vrai, leur beau et leur bien.
Edicter le "droit au bonheur", c'est en ôter à tous, la chance magnifique, la beauté inespérée.
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Article à propos de "Fou forêt", de Philippe Barthelet, éditions Pierre-Guillaume de Roux.
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24/01/2013
Journal désinvolte.
La promptitude imprévisible avec laquelle nous retrouvons la royauté de la vie, dont tant de forces rigoureusement organisées semblent vouloir nous exiler, est une preuve de la précellence de l'espérance sur l'optimisme, - ce vice morose.
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16/01/2013
Un Cavalier bleu, hommage à Henry Montaigu.
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