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10/05/2013

un article paru dans "L'Homme nouveau".

Lectures pour Frédéric II,

de Luc-Olivier d'Algange, éd. Alexipharmaque

Frédéric II, l'empereur alchimiste, est le destinataire idéal de ces essais, et celui qui fut l'une des plus hautes figures du moyen-âge nous en donne la clef: à travers lui, c'est à chacun de nous que s'adresse l'auteur, chacun de nous désencombré et comme lavé de l'accablement de la fin de l'histoire et du nihilisme post-moderne où l'on voudrait nous confiner, pour notre désespérance et notre perte. Ces méditations, qui sont aussi des poèmes, car l'auteur sait, de science innée comme on l'a su au moins jusqu'à Dante, que la beauté est nourricière de sapience, représentent un appel à une chevalerie spirituelle: " l'air est léger, nous respirons la rumeur des feuilles et notre mélancolie devient soudain l'écrin d'une joie presque lancinante..."

Contre la tyrannie du banal et le totalitarisme de l'informe, dont il donne un diagnostic aussi précis et effrayant que salutaire ( "Hypnosophie de l'Europe", "Notes sur le fondamentalisme démocratique") et puisque "le Moderne excelle à faire du remède un mal et à changer l'or en plomb", Luc-Olivier d'Algange convoque quelques grands intercesseurs de la cour de Frédéric II: Friedrich Nietzsche, Stefan George, Fernando Pessoa, Henry Montaigu, pour qu'ils nous rapprennent que  "le poème dont la nécessaire témérité spirituelle révèle en nous la sainte humilité est l'Arbre tout entier (...) avec ses racines, ses branches, ses fruits, ses bruissements, et même les oiseaux qui viennent s'y poser et nous parlent la langue des Oiseaux... Sachons entendre ce qui nous est dit dans le silence du recueillement, sachons dire ce qui ne se dédit point, dans la fidélité lumineuse de la plus haute branche qui vague dans le vent. Les dieux sont d'air et de soleil, le Christ est Roi et l'Esprit Saint veille, par sa présence versicolore, sur notre nuit humaine."

Philippe Barthelet

www.alexipharmaque.net

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08/05/2013

Intempestiva sapientia, journal désinvolte 8.O5.2013

Toute oeuvre est de rendre au monde une part de sa beauté que l'on croyait perdue.

*

"Le mauvais goût conduit au crime" écrivait Stendhal. Ainsi de la culture de masse qui, dans son ressentiment "anti-élitiste", n'est autre que la lancinante apologie de la Médiocrité et la haine de toute liberté conquise. Le Gros Animal social n'est pas d'aujourd'hui (la ciguë de Socrate, le supplice d'Al-Hallaj). Les esclaves sans maîtres se font esclaves de leur "collectif", - laissant aux autres, aux rares heureux, la chance magnifique d'être des Maîtres sans esclaves, Seigneurs des Formes.

*

En cas de discord intellectuel: le duel, la disputatio, et non le lynchage par la racaille (fût-elle la "racaille dorée" dont parlait Nietzsche). Entre un collectif bien-pensant et un individu, la victoire est toujours, du point de vue de l'honneur et de l'Esprit, du côté de l'individu.

*

Quelle sera votre barque sur la mer immobile ? Quel sera votre arbre peuplé d'oiseaux ? Votre plus musical silence ? Quelle seront votre plus beau départ et vos retrouvailles les plus claires ? Quelle sera votre nuit de joie ?

*

L'été n'existe que parce que sa mémoire se brise en nous en mille éclats.

*

Le passé, à qui sait le percevoir, non en Moderne mais en homme du tradere, n'est pas "révolu" mais un présent perpétuel. Ou bien un révolu qui révolutionne, qui recommence à la pointe de chaque instant.

*

Tout est toujours au présent. Passé, présent et avenir sont les dimensions d'une même présence. Nous ne sommes jamais qu'au présent, et le passé, en réminiscences, est présence, comme, en pressentiments, l'avenir. L'intuition religieuse, autrefois, nous laissait entrevoir que notre présence devait, d'abstraite, devenir concrète, présence réelle, et qu'un sacrifice présidait à cette naissance du présent à la présence; que nous devions naître et renaître, être, au sens étymologique, initiés.

*

Dans l'engourdissement des théologies, les poètes, Rimbaud ou Artaud, ravivent l'appel: "La vraie vie est ailleurs" ou "Nous ne sommes pas encore au monde". Sitôt renonçons-nous à cette inquiétude salvatrice, nous tombons en-deçà des bêtes, nous devenons machines. Le devenir-machine est le grand rêve du Moderne, qui songe (sans bien s'apercevoir qu'il s'agit d'un cauchemar) à une perpétuité machinale; celle-ci dans l'oubli ou la haine de l'éternité.

*

Aux civilisations seigneuriales succédèrent les royales, les nationales et démocratiques, les dictatoriales, les "totalitaires". Nous voici aux réseaux planétaires, fiduciaires et virtuels; ce qui nous rapproche encore de l'insecte, du cafard-robot. Le monde se désincarne, pornographique et puritain.

*

Sans le souvenir de la peau frémissante, de l'attente ardente, et la saveur des baisers, la pensée n'est plus, sinon un réflexe comptable. La plus haute conquête de l'Esprit est en miroir du désir sensible. Citons ce vers d'un Moine Zen à la recherche de l'illumination: "Je bois l'onde du sexe d'une belle".

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05/05/2013

D'Algange, le penseur réfractaire.

article paru dans Valeurs actuelles, N°3988, 2 MAI 2013

D'Algange, le penseur réfractaire

Deux ouvrages de Luc-Olivier d'Algange sur la modernité et autres absurdités du temps présent. Ou comment être chevaleresque dans un monde qui ne l'est plus.

        Luc-Olivier d'Algange commence ses Propos réfractaires par un éloge de la procrastination: " Remettez au lendemain, je vous supplie, remettez indéfiniment: le monde en sera plus calme, plus limpide, plus harmonieux." Réfractaire, en latin(refractarius) le casseur d'assiettes, une réputation que Sénèque ne veut pas que l'on fasse aux philosophes; il y a d'autres choses à briser, refringere, le courant d'un fleuve, par exemple ou une domination tyrannique, et les dictionnaires, qui sont les dépositaires de l'ordre du monde, n'oublient pas que se brise aussi, se réfracte, un rayon de soleil. Notre auteur donne raison à Sénèque, et ce que brisent ses propos, c'est en brise-lame le fleuve de la coutume et sa terrible domination tyrannique. " Toute oeuvre est sacrifice. Celui qui ne sacrifie rien n'a rien. Il n'y a là rien de triste ou de pathétique. Les plus hauts sacrifices sont joyeux: la vie s'y hausse à une plus haute intensité". C'est pourquoi "ne sacrifiant rien, le Moderne profane tout".

Cette profanation est la mesure de son impuissance et de sa stérilité. "Moderne" est un mot commode, on évitera d'en déduire que notre auteur est contre-moderne, antimoderne; la manie étiqueteuse est moderne par définition, et on lui fera la politesse, car poli, il l'est infiniment, de l'écouter sans le qualifier; et si ses propos sont réfractaires, s'ils doivent briser quelques obstacles avant d'arriver jusqu'à nous, la faute en revient aux temps qui sont durs. "La psychologie ne m'intéresse pas car il me semble que je n'ai rien à apprendre de moi-même. Quant à apprendre des autres, je me contente de ce qu'ils me disent ou me font."

La psychologie est la raison d'être du Moderne, sa malédiction et sa perte. Quand l'auteur écrit ailleurs: "Tout ce qui cesse d'être chevaleresque devient policier", il en tire les conséquences. L'esprit chevaleresque est le contraire même de la psychologie, il refuse le soupçon de principe qui détruit le calme, la limpidité, l'harmonie qu'il réclamait en commençant; qui détruit la joie, et tout ce qui lui ressemble. La loi des suspects sous laquelle nous vivons en permanence a rendu notre monde d'un sinistre exaspéré. C'est pourquoi la tyrannie de l'opinion qu'il faut avoir nous rend incapable de penser; car la pensée véritable est respect, regard de loin, patience et attention qui seules permettent d'apprivoiser le réel et de "sauver les apparences", selon l'injonction platonicienne. Le tintamarre moderne, qui se veut la défaite de la pensée, nous en offre au contraire l'occasion paradoxale: "La solderie généralisée de tout, la dévaluation de toutes les expériences humaines, laisse à l'essentiel sa valeur inestimable. Le mal périt dans son triomphe."

Un recueil d'essais, Lux Umbra Dei, donne toute leur portée aux Propos en les développant avec la même souveraine courtoisie, la même autorité souriante: que sont les temps présents ? comment les considérer, et nous-mêmes, qui en sommes les habitants - ou les prisonniers ? Cette lecture vaut élargissement.

                                                                                            Philippe Barthelet

 

Propos réfractaires, Arma Artis, 76 pages, 18 euros

Lux Umbra Dei, Arma Artis, 402 pages, 35 euros.

www.arma-artis.com

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Journal désinvolte 4.05.2013

La souveraineté se reconquiert immédiatement, ou point du tout. Là, à cet instant, la royauté du temps éployé, le geste libre, l'improvisation accordée à la lumière au fond des yeux.

*

Lorsque le nostalgique ou le réactionnaire deviennent à leur tour planificateurs, ils succombent à leurs adversaires en leur empruntant des méthodes qu'ils ne peuvent saisir qu'avec maladresse, ou avec un temps de retard. S'il y a un certain panache à jouer des parties perdues d'avance, les contre-révolutionnaires n'en demeurent pas moins, selon le mot de Joseph de Maistre, des révolutionnaires "de complément". L'homme du tradere, qui n'est ni révolutionnaire ni contre-révolutionnaire, ne travaille pas dans les conséquences: il oeuvre à travers les causes, lesquelles sont neuves, recommencées, ingénues: actes d'être.

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Anarque, disait Jünger, - la liberté vient de l'intérieur, d'une fidélité essentielle et non de la représentation que nous pouvons nous faire d'elle, ou qu'on nous donne. Une obéissance fière est plus libre que cette soumission au n'importe quoi, au demeurant déterminé,  qui s'honore facilement du nom de liberté.

*

Tristesse des temps: ne plus rien laisser au "hasard", - qui est le nom falsifié et profane de la Providence, tout étant aussitôt mis en coupe par les planificateurs. La vie frugale, épicurienne, est tout aussi interdite, si bien que même celui qui se fût contenté de presque rien doit servir le Moloch.

*

Cependant, lorsque tout ce qui est au coeur est oublié, ce coeur d'oubli s'ouvre en corolle prophétique.

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Art métaphysique et métaphysique de l'art (en langue espagnole)

Arte metafisico (en langue espagnole).doc

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Notes sur la Mesure

Approches de la Mesure.doc

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03/05/2013

Journal désinvolte, 3.05.2013

Les Modernes, certes, sont zélés, mais surtout pour faire leurs achats. Pour le reste, une sorte de cafouillement qui présage la fin.

*

A quel point tout est joué, parodie; les tenues, la publicité, panoplies identificatrices, - mais pour des identités qui ne correspondent plus à rien, sinon aux besoins du Marché.

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Les hommes filent doux, prévisibles jusque dans leurs déliquances. Sur les rails: mot d'ordre constitutif de notre temps. Au bout des rails, la mort et le vague souvenir d'un paysage à peine entrevu, dédaigné. "Descendre du train en marche" disait Cocteau. Au risque d'être un peu contusionné, l'herbe fraîche, les arbres, les saisons, les bêtes, valent mieux que la banquette étroite qui nous hâte vers une fin dépourvue de sens, purement statistique.

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Moins de confort, plus de beauté ! Cette phrase ne s'écrit pas par bravade, ou pour faire joli. J'ai vécu les pires périodes de ma vie dans un tout-confort plat, et les plus belles, les plus foisonnantes, les plus inspirées dans un inconfort resplendissant de beauté. Ce qui reste dans l'âme de ces périodes disparates suffit à témoigner.

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Le Titan moderne n'ignore pas la séduction de la beauté qui met son règne en danger. Aussi bien, il la massacre ou cherche à la rendre incompréhensible, ou, plus exactement, inexpérimentable. La beauté n'est pas seulement un spectacle, une chose photographiable, mais une expérience, - et, plus profondément encore, une relation.

*

Quelle est votre relation à la beauté ? Si elle n'est qu'évaluation, elle vous échappe. La beauté est saisissement, épiphanie, conversion du regard, transfiguration, apocalypse, ou rien: image publicitaire.

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Les publicitaires nous le disent: " Vivez vos rêves". C'est-à-dire, achetez une voiture.  Si vivre le rêve, c'est acheter une voiture, tirons le trait, et attendons l'humanité prochaine.

*

Les grandes pensées sont des graines emprisonnées par le gel. Le dégel serait prodigieux, d'une infinie profusion de feuillages fous, de fleurs inimaginées, de senteurs. Nous irons à l'Esprit, selon la formule, et le secret conseil de Rimbaud, dans le faste et les ivresses violentes et légères.

*

Nous sommes entrés collectivement dans l'ère des insectes, nous reconquerrons notre humanité un à un, par transmission directe, musicale et charnelle.

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L'expérience visionnaire, conférence

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30/04/2013

Extrait d'un hommage de Jean Parvulesco à Raymond Abellio

 

"Aussi doit-on finir par accepter que l'oeuvre de Raymond Abellio romancier d'une certaine fin de l'Occident, d'une certaine clôture du cycle occidental actuellement en train d'entrer dans la nuit de son achèvement final, ne vaut surtout pas d'être lue, approchée à la lumière des événements dont elle prétend s'être fait l'écho en consignation, mais à la seule lumière secrète d'une âme dans sa procession cosmologique finale. Et nous comprendrons ainsi que ce ne sont guère la traversée cathare, et quelque peu métapsychique, des entrismes trotskistes surexités, affolés par la montée spectrale de la nouvelle guerre civile européenne en 1934, ni les ventilations parisiennes d'on ne se souvient même plus quel Pacte Synarchique, ni même la mise-à-mort rituelle de notre grand et cher Eugène Deloncle, qui peuvent donner une réponse à la démarche la plus intérieure de l'oeuvre de Raymond Abellio, mais les Ennéades de Plotin, les songeries astrales, aussi nocturnes que lumineuses, d'un Jamblique, d'un Porphyre. Et que, tous comptes faits, de n'est pas même moi, trop retenu comme je me trouve sur les barricades d'autres grandes batailles en cours, qui eus dû être chargé d'instruire la dernière légitimation occidentale de cette oeuvre si grande en son secret cosmologique, mais sans doute un Luc-Olivier d'Algange, responsable, lui, de l'actuel renouvellement de néo-platonicianisme européen, de l'émergence de la nouvelle lumière gnostique renaissante aujourd'hui en Occident. Et tout ceci dit, il me souvient de la lettre que le jeune Pascal Jardin envoyait en 1978, à Raymond Abellio, pour lui dire que sur vos hauteurs vous n'attendez plus la caution de personne."

                                                    Jean Parvulesco, 1986.

 

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29/04/2013

Un roman de David Mata

Un roman de David Mata.rtf

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28/04/2013

Journal désinvolte 28.04.2013.Réminiscence et planification.

 

S'il est des hommes de réminiscences et des hommes de la planification, ce serait une erreur de croire que les uns s'entretiennent avec le passé et les autres, avec l'avenir. Les réminiscences peuplent le présent, comme l'azur et les nuages peuplent le ciel; et le planificateur n'obéit jamais qu'à un concept antérieur dont il subjugue son présent pour planifier le futur, -  pour donner au futur l'invariabilité du passé.

Ce qui distingue l'homme des réminiscences de l'homme des planifications tient bien mieux à la croyance, plus ou moins aveugle, en le pouvoir abstrait de la volonté humaine. La réminiscence qui vient en appels, en vocations, de la profondeur du temps présent, est une sollicitation de l'impondérable et un consentement à la beauté des choses apparues ou transparues: elle fait de nous ce que nous sommes, reliés par mille radicelles, arborescences, à ce qui ne peut se définir, ni s'évaluer.

Lorsque les hommes des réminiscences dominent, la société est au service d'une civilisation, d'une mémoire sensible, incarnée. A l'inverse, lorsque dominent les planificateurs, ce qui est majoritairement le cas chez les Modernes, la civilisation est instrumentalisée (en marchandise d'art, muséologie, animations culturelles), dilapidée ou dévastée par la société. La raison d'être de la société est de fonctionner pour elle-même, machine célibataire, autiste, totalitaire dont toutes les évaluations, toutes les "valeurs", sont statistiques et quantitatives.

La limite de l'activité planificatrice est que, soumise d'avance à un plan abstrait, elle fonde l'illusion de son efficacité sur la négation de l'imprévu, - si bien que, prisonnière de son processus, celui-ci la conduit souvent au désastre et toujours à l'erreur inane et laide; toute beauté n'étant jamais qu'une réminiscence du Vrai.

Quels messages recevons-nous du monde ? Si nous jugeons l'arbre à ses fruits et si donc nous comparons, dans l'ordre du "faire", du poien, les oeuvres des hommes de la réminiscence et les travaux des planificateurs (qui se prévalent d'améliorer la "gestion" de la réalité), force est de constater qu'aux premiers appartiennent les épopées, les temples, les cathédrales, les oeuvres d'art et de poésie, les jardins, les promenades; aux autres, les listes comptables, les grandes surfaces commerciales, l'architecture de masse, l'exploitation de la nature la plus imprévoyante qui soit, les objets de série.

A chacun ses préférences, certes, ses goût et ses dégoûts, ses "priorités" comme on dit, il n'en demeure pas moins que dans la vaste planification globale qui nous est imposée, quelque devoir mystérieux survit en quelques-uns de témoigner du ressouvenir, non en commémorateurs mais en témoins d'un Réel dont la réalité qu'on nous impose n'est qu'une ombre vague.

La réminiscence, par essence et par nature, est augurale.

Ecrire ce que l'on pense au moment où l'on écrit, au beau risque de la contradiction créatrice, et non pas ce que l'on croit devoir penser: là encore l'homme des réminiscences se distingue des planificateurs (des idéologues).

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Alchimie, la "rosée du chaos"

 

Alchimie, la rosée du chaos..rtf

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25/04/2013

ODE AU CINQUIEME EMPIRE (en hommage à Dominique de Roux)

Extrait du Chant de l'Ame du monde,en hommage à Dominique de Roux, éditions Arma Artis.

 

Ode au Cinquième Empire, version relue.doc

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Méditations dionysiennes

Extrait d'un livre à paraître:

 

Méditations dionysiennes, version relue ( Les Idées et les dieux).docx

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17/04/2013

Extrait du "Chant de l'Ame du monde", éditions Arma Artis

Le Chant de l'orage lumineux,

extrait de Le Chant de l'Ame du monde, éditions Arma Artis:

 

 

Chant de l'orage lumineux, version corrigée.docx

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"Le Voyage d'Allemagne"

Voyage d'Allemagne (Le).doc

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16/04/2013

Ezra Pound.

Rappel

Ezra Pound

 

A l'occasion de la parution de Comment lire, manifeste pour la lecture, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux

 

"Nous qui avons franchi le Léthé"

 

Les contempteurs d'Ezra Pound qui tentent, avec une mauvaise foi plus ou moins notoire, de réduire son oeuvre à l'idéologie, non moins que certains épigones qui la réduisent à un "travail d'intertextualité", passent, mais c'est leur rôle, à côté de la réalité magnifique des Cantos en tant qu'aruspices. Ces mots sur la page, disposés en vol d'oiseaux, exigent un envol de la pensée, - un envol, c'est-à-dire une conversion herméneutique qui, par-delà les écueils de l'analyse, nous portera jusqu'aux espaces ardents du déchiffrement.

Les Cantos sont, dans l'histoire de la poésie mondiale, un événement unique. Rien n'y ressemble de près ou de loin. Tout au plus pouvons-nous laisser se réverbérer en nous les ors fluants de la prosodie virgilienne, un art odysséen de la navigation et le dessein récapitulatif et prophétique de la Divine Comédie. L'oeuvre ne choisit pas entre l'ampleur et l'intensité, entre l'horizontalité et la verticalité.

La vastitude des Cantos loge des formes brèves, des aphorismes qui s'ouvrent allusivement sur d'autres vastitudes. Ezra Pound est, avec Pessoa et Saint-John Perse, l'un des très-rares poètes modernes à ne dédaigner ni le mythe ni le réel. Les hommes, dans le poème, tracent les figures de leurs destinées entre les choses et les dieux. De surprenantes collisions s'opèrent, les temporalités se rencontrent et se traversent selon leurs propriétés et leurs signes. Cette apparente confusion est le véritable "ordre" de la pensée. Il importe, en effet, de laisser au devenir et l'histoire leur plasticité, et aux figures éternelles, leur éternité.

Entre le mercure historial et le souffre de la flambée de l'esprit, le poète cristallise le sel de la sapide sapience. Le savoir est saveur. Le "gai savoir" de Pound, relié aux arts poétiques romans, allège le monde. Ce monde si lourd, ce savoir si pesant, ce plomb des choses mortes et insues, la prosodie d'Ezra Pound les relance, les laisse voltiger dans les hauteurs et il nous livre, nous lecteurs, à ces prodigieux mouvements météorologiques.

Les Cantos frappent d'inconsistance une grande part de la poésie moderne, subjective, minimaliste ou sentimentale, cette part qui voulut rompre le pacte métaphysique unissant le Poète à la Mesure et la pensée humaine à la diversité du monde. Le monde existe car nous pouvons le réciter, et cette récitation nous fait franchir le Léthé, pour d'autres recommencements. (...)

                                                                                     Luc-Olivier d'Algange

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15/04/2013

Jean Parvulesco, une voie orphique et royale

 

Une voie orphique et royale

 

"Un de ces jours, écrit Jean Parvulesco au début de son roman, le onzième, intitulé Dans la forêt de Fontainebleau,il faudra quand même que je me décide à me pencher très sérieusement sur la zone singulièrement troublante et troublée des problèmes concernant les relations actives régnant entre l'état de veille et le rêve".

Qu'en est-il, en vérité, du rêve et de la vie, et du dédoublement du rêve dans la vie et de la vie dans le rêve ? Quels sont les orées, les seuils, les passages ? Quelles diplomaties mystérieuses, quelles traversées, quels voyages, et en proie à quels périls, quels enchantements, agissent sur nous, et autour de nous, comme par réverbération, dès lors que nous quittons l'illusion de la réalité profane, de la banalité, et que nous tentons l'aventure des états multiples de la conscience et de l'être ?

On se souvient de Shakespeare, de la vie qui est un songe pour Calderon de la Barca, de l'apologue de Tchouang-Tseu sur le papillon qui rêve qu'il est Tchouang-Tseu, de Proust encore qui songea à donner pour titre à la Recherche, La vie révée; mais si l'on peut chercher d'innombrables clefs au roman de Jean Parvulesco, et à celui-ci en particulier, la seule véritable opérative, au sens alchimique, est sans doute la clef nervalienne, celle "qui ouvre les portes de corne et d'ivoire qui nous séparent du monde invisible".

Sinon quelques tentatives surréalistes, la suite à donner à l'oeuvre de Gérard de Nerval fut des plus discrètes dans une littérature française par trop vouée aux minauderies théoriques, mondaines ou pseudo-transgressives. Jean Parvulesco est l'un des rares à s'être emparé, au coeur même du vertige, de la "folie" nervalienne: folie lumineuse et ténébreuse que traversent les filles du feu. Le monde où nous introduit son roman est un monde où les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent être, de même que le roman lui-même, par une prodigieuse mise-en-abîme héraldique, est d'emblée un autre roman, le "roman perdu en rêve" et retrouvé dans le plus grand rêve de l'écriture que nous croyons être la réalité jusqu'à ce que celle-ci, à son tour, se dédouble... Dans cette logique étourdissante, où le lecteur se trouve entraîné, c'est un mouvement hélicoïdal qui domine, - la "structure absolue" dont parait Abellio, "double dialectique croisée", devenant "spirale prophétique".

Pour Jean Parvulesco, chacun d'entre nous est la proie d'un songe, mais le "chasseur subtil" sait lâcher la proie pour l'ombre car l'ombre est alors la vraie proie qui nous indique, aux heures claires, le "sentier perdu", le "mystère arthurien", par le soleil même auquel nous avons tourné le dos, - allant vers cet Extrême-Occident où les froidures sont brûlures, où la nuit polaire délivre le coeur ardent, Thulée hyperboréenne où s'est réfugiée notre "identité dogmatique", notre âme, - loin de tout et de tous, loin de ce monde d'ignominie et de désastre, en attendant la Parousie... Car, et c'est le sujet du roman, une recouvrance royale demeure possible dont le secret, ayant quitté notre "cauchemar climatisé", selon la formule de Henry Miller, s'est réfugiée dans le Songe. C'est donc une âme perdue, une Eurydice, qu'il s'agit de retrouver, par un "rituel de récupération" agissant selon "une volonté conforme au plus occulte dessein de la Divine Providence", qui s'y dénude en se revoilant". Ame perdue, celle de nos origines royales, par quoi le monde serait à la fois délivré et transfiguré comme par un souffle, une effusion paraclétique.

Ainsi, la vérité royale incarnée demeure en attente, non seulement comme une vérité oubliée, détruite, mais aussi, et surtout, comme une vérité qui ne fut jamais connue, et qui, désormais, c'est-à-dire immédiatement, exige de l'être. Et tel est précisément le sens de la "spirale prophétique" à l'oeuvre dans ce roman, repassant par les mêmes points, mais plus haut. La nostalgie royale n'est plus alors consentement à la défaite, mais pressentiment de "l'imprépensable". Le rêve alors n'est pas la vie, mais une vie plus haute, antérieure et jamais advenue. Tout le roman se déploie dans ce paradoxe, dans les concordes éblouissantes de l'effroi et du ravissement, dans cette nuit dont parle Gérard de Nerval "qui est noire et blanche".

                                                                                   Luc-Olivier d'Algange

Dans la forêt de Fontainebleau, éditions Alexipharmaque. 429 pages, 23 euros.

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14/04/2013

Jean-René Huguenin

 Le Journal de Jean-René Huguenin

 

 

Ces alentours, au jour le jour, de la vingtième année d'un jeune homme français valent mieux qu'un témoignage sur l'air du temps qui, à beaucoup d'égards, était déjà presque aussi irrespirable qu'aujourd'hui. Peu importe même que ces pages eussent été écrites à la fin des années cinquante et au tout début des années soixante. Leur prestige à nos yeux est dans leur intemporalité même.

S'il existe une vertu de l'extrême juvénilité, elle réside dans la passion de côtoyer ce qui échappe au temps. Ce que désormais on veut nous vendre comme étant "la jeunesse", n'est rien d'autre qu'une décrépitude accélérée, comparable aux effets spéciaux des films d'épouvante. Qui n'a été frappé de voir des enfants, en quelques mois, se transformer en soudards, c'est-à-dire en adolescent "modernes" ? La bêtise, la vulgarité leur tombe dessus d'un seul coup. Je tiens que ce n'est point là une fatalité de l'âge. Cette misère est une misère imposée. Tout, en ces temps "démocratiques", conspire à tuer les qualités les plus nobles et les plus fragiles de l'enfance. La "jeunesse" telle que nous la sert la "communication" est le nom de cet assassinat. Pour demeurer soi-même, il faut une discipline de fer. Tel est exactement le sens de la déclaration inaugurale du Journal de Jean René Huguenin: "Je veux être la Force, la Résolution et la Foi".

Résister à la vulgarité des occupations laborieuses, ou, pire encore, en proie à quelque distraction programmée, est la chose la plus difficile qui soit. A l'aube d'une vie, il importe de rassembler ses forces, si l'on veut disposer de quelque chance d'échapper à la navrante normalisation. De nos forces de caractère, d'intelligence ou d'imagination, rien, à ce moment crucial, ne doit être distrait du noble dessein. "Etre aventureux, écrit Jean-René Huguenin, ce n'est pas aller loin, c'est aller profond". Cette exigence détermine certaines aptitudes chevaleresques. Ne pas consentir à l'informe qui est le point de départ des pires conformismes, s'en tenir à l'essentiel, librement choisi, mais farouchement servi: "Ceux qui méprisent leur vie en ce monde la conservent pour le monde éternel. Ceux qui méprisent leur vie en ce monde sont les seuls à avoir jamais vécu. N'y a-t-il rien de plus honteux et dégoûtant que ces existences molles et feutrées, poursuivies par la terreur du risque, ces gens perpétuellement entourés de leur propre sollicitude, de leur propre dévouement comme d'une sueur où ils baignent complaisamment, avec parfois un frisson de répugnance, un recul de dégoût, que la grâce leur envoie l'espace d'un instant, mais qu'ils ne savent reconnaître ni conserver ?"

De belle venue et de grande lucidité métaphysique, ces phrases s'inscrivent dans cette morale héroïque qui récuse l'abominable soumission de l'homme à la vie qui n'est que la vie, c'est-à-dire une triste survie: "Je ne suis pas sur terre pour me ménager afin de mourir plus confortablement. Ma mission d'écrivain et d'homme m'interdit de participer à ces rires qui, sitôt nés, s'évanouissent et laissent place à d'autres rires éphémères. Le goût des choses périssables est sacrilège. Je veux agrandir mon âme de tout ce que je refuserai, consacrer ma vie à affirmer que je suis libre, et mourir dans l'amour des choses qui demeurent".

Il n'est point de vie humaine digne d'être vécue qui ne débute par une révolte de cette sorte. Révolte non contre l'Autorité, mais bien révolte contre la veulerie, contre l'abandon à la médiocrité. Cette morale de l'individu est le contraire d'une certaine forme d'individualisme qui prévaut actuellement, avec les conséquences que l'on voit. Selon Jean-René Huguenin, l'individu se forge pour inventer quelque idée plus libre et plus haute de la civilisation à laquelle il appartient. La nécessaire ascèse se précise dans un souci politique. Or, c'est précisément ce qu'il y a en nous grégaire qui nous interdit de servir notre tradition et d'être à la hauteur d'une véritable morale politique.

Certes, le bien et le mal sont indissociables dans le monde tel que nous nous y trouvons, mais cela ne nous interdit pas de choisir le bien, toujours plus subtil, plus léger et plus fragile, contre les pesanteurs titaniques du mal. "Dans les rapports humains, écrit Jean-René Huguenin, le mal croît avec le nombre. Le diable, oui, je crois que le diable a fait de la foule son lieu d'élection; qu'il se cache dans les replis de la multitude; qu'il n'ose s'attaquer aux âmes solitaires, mais qu'il parvient à ronger ces mêmes âmes lorsque le bruit, les voix et de nombreuses présences les étourdissent. Et qu'alors il infuse en elles son venin, qui n'est jamais que la médiocrité".

La guerre contre la médiocrité sera toujours et en toute circonstance une guerre contre le mal. Cette certitude suffit à ranger ceux qui la comprennent, du côté de Léon Bloy, de Villiers de l'Isle-Adam, de Bernanos; de tous ceux qui dénoncent le leurre abominable selon quoi la médiocrité nous protègerait du mal. La juste intuition de Jean-René Huguenin d'emblée lui désigne le véritable visage de l'Ennemi: le Tiède, dont la ruse consiste à nous faire croire que la commune-mesure, que despotiquement il exalte, aurait quelque ressemblance avec la Juste Mesure qui témoigne de l'équilibre des mondes. Il n'est rien de moins juste que la commune-mesure car elle n'est rien d'autre que l'établissement, par l'usage, de la force de pesanteur du plus  grand nombre. Force de l'état de fait, brutalité sans égale des Masses asservies et jalouses de leur servitude. Que nous reste-t-il alors, sinon la passion du témoignage et la prière ? " Contre le péché, contre la pauvreté d'âme, il n'y a que la prière, il n'y a nul autre recours que l'éternellement victorieuse prière".

                                                                                      Luc-Olivier d'Algange

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13/04/2013

A propos des "Lectures pour Frédéric II", éditions Alexipharmaque

article paru dans Valeurs actuelles n° 3944

 

Ce recueil de dialogues, d'essais, de méditations, forme un seul poème en prose dont la lecture est vivifiante, quelle que soit l'acuité souvent cruelle avec quoi il analyse les délires de notre temps. Frédéric II de Hohenstaufen, son destinataire idéal, est cet empereur alchimiste et troubadour, "porte-glaive de Dieu" et disciple d'un maître soufi en qui le Moyen-Age  chrétien trouva davantage que l'une de ses plus hautes illustrations: sa légende, et l'étalon secret des actions et des pensées des hommes sous le ciel. L'auteur s'adresse à lui par-dessus les ombres et les faux-semblants, non comme à un souvenir du passé mais comme au gardien du présent que l'on voudrait nous interdire. "La tragédie est que tout soit unique et irremplaçable. Pour effacer la tragédie, il faut effacer l'unique; la modernité n'est rien d'autre que cela: la fabrication en série". Dans ce "nulle part vociférant" où l'époque prétend nous emmurer, de telles Lectures valent délivrance.

                                                                Philippe Barthelet

Alexipharmaque, 134 pages, 18 euros

www.alexipharmaque.net

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Le Jasmin des Fidèles d'Amour

Note à propos des Fidèles d'Amour (Sohravardï, Rûzbehân de Shîraz, Gérard de Nerval):

 

Jasmin des Fidèles d'Amour..rtf

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