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29/06/2013

Journal désinvolte (intempestiva sapientia) 30/O6/2013

 La joie est sacrée, la tristesse profane. Ces grands renforts de psychologie qui viennent, en marées noires, sur les rivages des consciences désemparées, auront pour conséquence d'accorder une plus grande vérité à la souffrance, à la tristesse, au ressentiment qu'aux impondérables ressources de la joie. Or ce que nous sommes, notre vérité, n'est pas notre souffrance mais l'aile qui nous en dégage.

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La véritable injustice est rare. Elle est faite à ces quelques-uns qui, n'ayant jamais cédés à la compulsion du contrôle et au goût du lucre, doivent cependant en subir les conséquences. les autres, qui font en petit ce qu'ils subissent en grand, sont les moteurs de leur propre oppression.

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Le discours bourdieusien contre les dénommés "héritiers" oublie, ou feint d'oublier, que les héritages, lorsqu'ils ont une dimension spirituelle, sont à peu près les seuls remparts contre l'asservissement à la Tyrannie totale et globale qui est en train de se construire et qui nous veut égaux dans la servitude.

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La compassion du Moderne est abstraite: publiciste des "causes humanitaires", mais sans regard pour le malheur sous ses yeux, indifférent à la souffrance qu'il côtoie, - et même ricaneur.

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Au soir qui tombe soudain une couleur irradie: elle entre en accord avec un état de l'être attendu et lointain. Nous disparaissons dans cet augure pour nous retrouver dans un autre côté qui est le doux rayonnement d'un ici-même délivré de ses représentations. Ce qui apparaît alors est sauvé par l'au-delà de l'être.

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L'ontologie n'est le "dépassement de la métaphysique" que si l'on se tient à une définition de la métaphysique étrangère à la gnosis, c'est-à-dire écorce morte, exotérique. Dans un tout autre sens, on doit renommer métaphysique le dépassement de l'ontologie, la pensée qui se receuille dans l'au-delà de l'être, dans la toute-possibilité, avant d'advenir à l'entendement humain, et de se redéployer.

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A se vouloir trop malin, et dans la crainte d'être dupe, la plupart des intellectuels se résolvent à n'être que médiocres.

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La plupart des "incroyants" croient surtout, et fort naïvement, que leur incroyance ostensible est une marque d'intelligence.

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Le rationalisme des Modernes, loin d'évoquer l'audace spéculative, la logique au plus loin de ses prémisses, se réduit à une morale ménagère qui consiste à bien ranger ses ustensiles: monde bourgeois protégé du Réel peuplé de mystères, de dieux, de tragédies et de joies.

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Le rationalisme est une croyance où l'usage de la raison se grippe et périclite.

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Nos pensées correspondent à notre "être-là", elle sont la pesée, en correspondances et analogies, du rapport qui s'établit en nous (à la faveur de nos actes et de nos destinées) entre le visible et l'invisible. Sans la présence de l'invisible, il n'y a plus rien à penser, mais seulement à accumuler et "gérer" des informations: les Machines le font mieux que nous.

 

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Derniers livres parus:

Propos réfractaires, éditions Arma Artis

Lux Umbra Dei, éditions Arma Artis

Lectures pour Frédéric II, éditions Alexipharmaque

www.arma-artis.com

www.alexipharmaque.net

 

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