06/02/2013
Journal désinvolte de Luc-Olivier d'Algange, 06/02/2013
Nous ferons dans notre vie, en un peu plus grand, exactement ce que nous faisons en une journée.
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Le péril est grand, à chaque instant, de perdre son esprit, son âme et d'avoir le coeur soulevé. Vaincre en soi le dégoût, la récrimination, le grief. Le pardon est la diététique nécessaire au combattant. La haine que l'on porte en soi est toujours à l'avantage de l'ennemi.
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La patience présume la fulgurance du trait juste. Ceux qui ne savent pas attendre sont invariablement englués dans la lourdeur et dans l'inertie.
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Limites du roman psychologique ou sociologique. Ne passer à s'observer soi-même et les autres qu'un temps donné. Aller au plus bref, là où brûle d'un feu clair l'interaction de l'observateur et de l'observé.
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L'information quotidienne: despotisme de l'irrelié. Pensées en amas, ensevelissement. A partir de là, on se forme des opinions qui sont autant de refus de penser. En démocratie, ce refus ordonne jusqu'aux décisions politiques.
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Saisir le moment juste, kairos, ne serait qu'un opportunisme si nous n'étions saisis nous-mêmes en même temps que saisissants. Obéir à une instance plus haute, imprévisible, savoir la reconnaître... Lors que l'opportuniste suit simplement le courant. Le moment juste n'incline pas exclusivement à une action: il peut être aussi la corolle d'une gnose, d'une sapience. Le juste moment du non-agir: Tao.
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Trop agir équivaut à s'enferrer, encombrer. Le monde est encombré d'activistes et d'affairistes de toutes sortes.
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Les Modernes ne peuvent plus dire, ni penser, le Mal comme une défaillance du Bien. Aussi bien les voici à inventer des incongruités telle que le "crime contre l'humanité", comme s'il y avait d'un côté le crime, et de l'autre, l'humanité. Rien n'est plus humain dans sa défaillance horrible que "le crime contre l'humanité". Cessons de mentir.
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