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07/03/2013

Un poème de Jean Parvulesco

Pour les nuages argentés d'Ecosse

 

 

le fondement de la poésie est l'espérance, comprenons

l'envol prémonitoire des grouses dans les bruyères

teintes en rouge, avec leurs tabliers en cuir bouilli,

avec le goût amer de la confession au fond de la gorge,

les intermédiaires avides de continuation s'égayent à

travers les collines: parfois une jeune femme apparaît,

que le malheur avait poussé vers les Portes de Plomb:

quand traversée les rivières ancestrales, sa chair

s'attendrit, on la dépouille de sa blanche tunique, et salée

celle-ci rejoint l'hommage à la Méridienne, sous l'allée

extrait de India, revue STYLE, été 1988

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06/03/2013

A propos de Villiers de l'Isle-Adam

Extrait d'un article de Philippe Barthelet ( Valeurs Actuelles, 26 avril 2012)

Axël

d'Auguste de Villiers de L'Isle-Adam

La vertigineuse beauté de ce drame, l'un des plus nobles et des plus étranges de notre théâtre, contredit à elle seule cette loi d'insignifiance qui, de la tragédie classique au mélodrame romantique, veut que le fond soit sacrifié à une forme de plus en plus incertaine. Axël est un traité de "haute magie" dont un de nos écrivains les plus purs a fait ce "mystère" d'un genre inédit, - soit l'initiation d'un élu et la traversée successive des mondes religieux, tragique, occulte, passionnel, jusqu'à l'héroïque délivrance que seules les âmes moins bien empennées prendront pour un suicide: "Vivre, les serviteurs feront cela pour nous". L'éditeur Arma Artis, a eu l'heureuse idée de le faire préfacer par Luc-Olivier d'Algange, non pas un spécialiste de Villiers de L'isle-Adam, mais son héritier."

*

Préface à Axel de Villiers de l'Isle-Adam ( extrait)

Les préfaciers qui, parfois, mesurent mal l'honneur qui leur est fait de présenter un oeuvre, c'est-à-dire de la rendre présente, de la restituter à cette présence réelle qui est faite de ressouvenir et de pressentiment, abusent en général des références historiques. Par crainte de s'impliquer eux-mêmes dans l'oeuvre qu'ils devraient défendre, et avec laquelle la chance leur est offerte d'entrer en conversation, ils s'évertuent à "l'insérer dans son temps", non sans la prétention un peu vaine de l'expliquer par les circonstances qui la virent naître. Le pessimisme, la rage, ou, plus vaguement les "idées" de tel auteur auraient ainsi pour cause, une guerre passée, le déclin de la classe sociale à laquelle il appartient; lorsque qu'on ne cède pas, la mode en étant heureusement un peu passée, à la psychologie ou à la psychanalyse.

Cette mise à distance de l'oeuvre par le contexte, en fournissant au lecteur des pincettes articulées pour s'en saisir, laisse la désagréable impression que le commentateur de l'oeuvre n'était là que pour en interdire l'accès. On sous-estime l'esprit de vindicte de l'éxégète qui se venge, comme il peut, du mal que lui a donné telle oeuvre qui ne s'adressait pas à lui, mais à des esprits plus aventureux. Les oeuvres sont à la fois plus profondes et plus ingénues que ne l'envisagent les spécialistes. Leur prétendue "difficulté" n'est, le plus souvent, qu'une invention des cuistres qui s'imaginent ainsi se rendre indispensables, ou d'idéologues que les libres propos de l'auteur offusquent.

Or par un paradoxe dont le sens mériterait d'être approfondi, plus les oeuvres s'éloignent de nous dans le temps et mieux elles s'offrent immédiatement à notre appréhension; moins elles nécessitent de gloses. Ce qu'il faut savoir du temps et de la vie de l'auteur est dans l'oeuvre elle-même: là commence le chemin vers l'intérieur, ésotérique (...)

Luc-Olivier d'Algange

Axël de Villiers de l'Isle-Adam, éditions Arma Artis.

www.arma-artis.com

" Je ferme, entr'ouverts le temps d'y mettre quelque signet magistral, aux coulantes pierreries comme d'incluses richesses d'ironie et de foi, Axël et L'Eve future; et confie à vos minutes d'élection ces tomes-là, dont un, à votre choix lequel, moi je ne sais, magnifie l'auteur qui à quelque crise de son talent l'a conçu; où la conjonction des deux facultés ennemies atteste une intelligence souveraine"

Stéfane Mallarmé

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04/03/2013

Henry Montaigu, poète français.

Traité de la Foudre et du Vent..rtf

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03/03/2013

Journal désinvolte O3/03/2013

Quand bien même ne penserions-nous jamais à la postérité, il n'en demeure pas moins qu'une pensée écrite est sauvée du périssable de notre carcasse. Elle ne l'est pas lointainement, mais tout de suite. Ecrite, ou dite à quelqu'un qui s'en souviendra, une pensée instaure une autre temporalité, ou, plus exactement, elle révèle une profondeur du temps, une réverbération d'éternité. Cette éternité est toute vive, jeune et frémissante, une apogée de l'Eros, exercée par le Logos.

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Après avoir traversé un certains nombre de pays, en flâneur et contemplateur, et non en touriste; après avoir rencontré, en chair et en esprit, maintes personnes dans les milieux les plus divers, et m'être livré avec avec elles à des aventures et des activités diverses, parfois avouables, il reste que la lecture de certains livres me fut une belle et grande aventure, et je plains ceux qui sont passés à côté.

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Logique de la consommation: ne laisser aucun héritage, et, si possible, détruire tout héritage, y compris l'héritage naturel. Le discours bourdieusien contre les "héritiers" conduit à l'apologie du règne de la consommation. S'il n'est plus aucune supériorité héritée, il appartient à l'argent de donner à chacun sa place. L'héritage implique des devoirs. La fortune faite se croit tous les droits, jusqu'à la plus infâme goujaterie.

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A la "haine du secret" dont parlait René Guénon, s'ajoute la haine de la complexité, des espaces libres, éclairés ou ombreux. Notre inclination à la servitude volontaire répugne à tous les exercices que ces espaces rendent possibles. C'est ainsi que la servitude préfère vivre dans une société plutôt que dans un pays, peuplé de noms de pays, de libertés et de franchises héritées. Cependant, ne nous crispons pas sur notre dû. Laissons les formes s'évanouir, les richesses prendre d'autres formes. Notre fief, notre château tournoyant est là où nous sommes droits, - là où le temps profane entre en intersection avec le temps sacré.

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La raison d'être n'a rien de rationnel: elle est une immédiate épiphanie (étant entendu que le rationalisme fut toujours le principal ennemi de la logique)

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Musique d'ambiance, écrans, bruitages, bavardages, despotisme affectif et économique, architecture de masse, - laideur. Tout est matériellement mis en oeuvre pour éloigner les épiphanies ou les rendre indiscernables. Cet immense chantier quantitatif est vain. L'épiphanie est une qualité qui s'adresse à une qualité.

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Nouvelle censure: non plus brûler les livres ou les interdire, mais faire en sorte que nul ne puisse plus les comprendre. Tâche titanesque, que nous voyons à l'oeuvre, mais tout aussi vaine. Il suffit d'un seul pour faire la différence entre ce qui est et ce qui n'est pas.

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Preuve de l'irresponsabilité des politiques et les journalistes: ils instillent la peur, qui réduit les facultés intellectuelles et morales, favorise l'agressivité et réduit à vivre en bêtes traquées. Tout acte de bonté est presque toujours une victoire remportée sur la peur, de même que toute vilénie en est la défaite. L'adage est juste: la peur est contagieuse; elle s'en trouve être le principal moteur du grégarisme, des mouvements de foule. La meute des chiens qui ont peur est d'autant plus dangereuse que nous nous en laissons davantage effrayer. C'est en de telles circonstances qu'il faut éviter de fuir.

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Mais plus encore qu'à la bonté, la victoire sur la peur ouvre à la Surnature. Encore faut-il que cette victoire ne soit pas seulement une précipitation vers le danger (qui peut être, elle-même, poussée par la peur). Vaincre la peur, ce n'est pas se raidir, c'est apprivoiser tout ce qui se trouve autour de son objet ou de sa cause.

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Se mettre en danger, c'est parfois trouver la sente merveilleuse et incertaine qui nous sauve des pires dangers: ceux-là qui participent de nos habitudes, de notre confort, et de nos représentations sociales.

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Pour une âme civilisée par une tradition d'honneur, de fidélité et de bon goût, la crainte de la mort vient au second plan. Toute vie qui ne peut se sacrifier ne vaut d'être vécue. Il est probable que toute vie soit sacrifiée, toujours et pour chacun, y compris aux raisons les plus futiles, aux illusions les plus funestes. L'égocentrique sacrifie sa vie à son "moi", de façon aussi radicale que le patriote sacrifie sa vie à la Patrie, ou le poète, à son Oeuvre. La différence est dans la nature du feu sacrificiel, la beauté des flammes et le parfum des essences. Les vies sacrifiées à la cupidité puent et crapotent. D'autres flammes, plus hautes, éclairent et embaument. Quoiqu'il en soit, nous serons sacrifiés, mais nous revient la liberté souveraine de choisir notre sacrifice.

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Tout profaner pour éviter ce choix, c'est se précipiter dans le vide par crainte de l'abîme et choisir finalement "l'abîme de la nuit" contre "l'abîme du jour", pour reprendre la distinction de Raymond Abellio. La règle les ricaneurs, à cet égard, est aussi rigoureuse que celle de Saint Ignace de Loyola: ils obéïssent comme des cadavres à la mort qui est leur seul horizon. Ceux qui ricanent de tout vivent dans un monde d'une effrayante tristesse.

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La vie humaine, une alternance de combats et d'épiphanies: le reste est faux-semblant.

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Derniers livres parus:

Entretiens avec des Hommes remarquables (collectif), préface d'Alain de Benoist, éditions Alexipharmaque

Propos réfractaires, éditions Arma Artis

Lux umbra dei, éditions Arma Artis

www.alexipharmaque.net

www.arma-artis.com

 

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GRAAL-MIROIR 1987

Graal-Miroir..rtf

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