28/03/2013
Quolibets, journal de lectures de Christopher Gérard aux éditions L'Age d'Homme.
Le "Journal de lectures" de Christopher Gérard, qui vient de paraître aux éditions L'Age d'Homme sous le titre de Quolibets (au sens étymologique, précisons, de quod libet, ce qui plaît), nous offre non seulement une suite d'hommages et d'invitations à la lecture, d'une belle allure stendhalienne, mais aussi, dès son exorde, précédé d'un hymne à Apollon, un Manifeste; celui de l'Ordre secret, impondérable, immémorial des Nobles Voyageurs que Dominique de Roux se proposait naguère de "réformer et de reformer".
Cet Ordre informel, implicite mais fervent - dont les auteurs évoqués ici sont tous plus ou moins les récipiendaires, - suppose une profondeur qui n'exclut pas la désinvolture. Barbey d'Aurevilly, Ernst Jünger, Guy Dupré, Jean Parvulesco, Nicolas Gomez Davila y côtoient Paul Morand, Roger Nimier, André Fraigneau ou Gabriel Matzneff.
Une part royale est offerte aux contemporains réfractaires qui participent d'une nouvelle secessio nobilitatis par "exil intérieur d'une phratrie qui se tient à l'écart du triste festin sur lequel se ruent les laquais. Nobilitas dépourvue de titres et de patrimoine matériel, comme il se doit".
Voici donc Renaud Camus, Alain de Benoist, Jean Clair, Bruno de Cessole, David Mata, Arnaud Bordes, Richard Millet, Michel Mourlet, Sarah Vajda et bien d'autres, pour nous rappeler, quoiqu'en dise une critique incurieuse, que les écrivains français ne manquent pas.
De quelle nature est cette littérature ? Christopher Gérard ne nous le voile point: "La Littérature comme sacerdoce. L'écriture comme théurgie, comme exaltation de la beauté du monde visible et invisible. L'écriture doit consister à chanter les fiançailles et les noces plutôt que le divorce, l'Amour qui tout étreint plutôt que la Discorde aux noires prunelles: l'art comme digue dressée face au déclin, aux forces de la déréliction et de la mort. Si la littérature n'est pas une forme de dévoilement, si elle ne nous protège pas comme le dit Kundera dans L'Art du roman, contre "l'oubli de l'être", elle n'est que profane c'est à dire insignifiante".
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