Journal désinvolte de Luc-Olivier d'Algange 4
26/01/2013
"Avoir de la culture" - formule qui tombe de la bouche de ceux qui, généralement, n'en n'ont pas. Le mot culture est devenu presque inutilisable, sauf à raviver son étymologie végétale. Laissons à leurs illusions sociologiques ceux qui lisent pour "se cultiver". Seules importent les oeuvres, ces rencontres manquées ou décisives. J'aime un livre, j'entre en conversation avec un esprit. Celui-ci m'enchante, m'irrite ou m'éclaire; il me fait entrer dans un monde, il change ma perception du temps. Quelle insulte faite à ce présent magnifique si je ne le lisais que pour "l'avoir lu", pour "avoir de la culture" !
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Si peu de gens savent lire parce que si peu de gens savent céder la parole. Devise du Moderne: " A quoi bon s'intéresser à telle oeuvre d'il y a un ou vingt siècles: l'auteur ne pensera jamais rien de nous, nous lui sommes, tard venus, à jamais indifférents"
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Il faut, souvent, quelques décennies pour apprendre à lire, c'est-à-dire à ne plus seulement compulser, piller ou utiliser un écrit à des fins dérisoires, journalistiques, universitaires ou idéologiques. Quelques décennies pour retrouver le juste plaisir que nous avions, enfants, à lire les aventures d'Arsène Lupin ou Les Voyages extraordinaires.
1 commentaire
Bonjour Luc-olivier,
La culture est une initiation, une quête, etc. Même si je n'ai pas votre érudition, j'ose partager votre orientation... En tout cas, j'essaie.
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